STAGE EN BRETAGNE DU 8 AU 13 MARS 2010, à LORIENT-TATION
 
 

les dahuts
 
« à ceux qui peuvent beaucoup, il sera beaucoup demandé ». C’est sans aucun doute avec cette philosophie que Didier, notre coachissime, nous a préparé ce stage. Il a eu la main d’autant plus lourde qu’il savait qu’il ne viendrait pas avec nous, étant invité à une semaine de sports d’hiver…(en réalité il encadre, en tant que CTM, un stage à Modane de l'équipe de France militaire de ski Orientation en vue des 1ers Jeux Mondiaux Militaire qui vont se déouler fin mars en Italie). Il a cherché cependant à nous rassurer en nous disant qu’il aurait préféré être avec nous… ben voyons !!!! Inspiré des techniques stakhanovistes les plus abouties, le programme de Didier s’inscrit dans la même lignée que les stages de l’équipe de France civile : la C.O. à outrance… Orienter quand on n’en peut plus, quand on est dans le rouge, quand on a faim, froid, soif, … , mais orienter toujours !
 
C’est sans se douter de ce qui les attendait que l’équipe de la Garde version 2009-2010 prenait la route de l’ouest. D.Groshens a laissé la place de coach à l’hydre bicéphale J-P L’Héritier et P.Lesault, accompagnés de F.Martel,  P.Boudet, Y.Cadart, P.Gublin, F.Dufresne, W.Guillemin et de moi-même..
 LUNDI 8 MARS : La matinée est consacrée au transport des athlètes. Nous somme tous gonflés à blocs, prêts à en découdre. Tous ? Sauf un véhicule qui a déjà un coup de pompe… arrêt au stand. Arrivés à Pleumeuleuc pour notre ravitaillement, qu’il fleure bon la province ! On découvre les charmes de la Bretagne : clochers pittoresques et vache laitière ! On file déjeuner sur le terrain, au lac de Guerlédan, près de notre lieu de pose : Malvran. Tout le monde aurait parié pour une semaine de pluie, d’embruns, de hardes, de trombes et autres précipitations, mais on a eu une semaine de grand ciel bleu !!! Inouï ! Le revers de la médaille, c’est un vent à décorner les bœufs qui a soufflé sans discontinuer pendant 4 jours. Le Mistral à côté c’est un courant d’air !!!
  à table
 
Le travail de la journée consiste à poser quelques balises en binômes. La pose est un exercice à part entière qui exige autant de rigueur que la course elle-même ! De la pose dépendant la réussite ou non de la course. D’où concentration ! De plus, elle permet de se familiariser avec le terrain, et de comprendre l’interprétation du cartographe. Pendant qu’on s’affère ici, Franck doit gérer seul la course de nuit à Guidel.
 
     une pose rigoureuse avec Fabien!
 
Après avoir fait un compte-rendu de la pose, on s’apprête à prendre la route pour Lorient, direction la base aéronavale de Lann-Bihoué. Sur place, on retrouve Franck. Pendant qu’on ira manger, il se dépêchera d’aller poser ses postes à Guidel avant la nuit !!! On retrouve aussi ce couple mythique qui a déjà l’habitude de nous accompagner depuis quelques stages : Nadine et Jean-Claude Peirrera, dit : « le glaude ». Consciente de la valeur de leurs hôtes, la base nous fait manger dans le carré des officiers ! Mais oui madame ! Le soir, usés par le froid, le vent et le voyage, on s’endort comme en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire .
 MARDI 9 MARS :Petit déjeuner royal au carré des officiers ! Mangez bien, petits orienteurs, vous ne savez pas encore ce qui vous attend !!! Après une heure de route, on arrive sur la carte de Malvran. L’exercice du jour est un « tranémo ». Le jeu consiste à partir en masse, et à chaque embranchement il faut choisir la combinaison différente de celui qui nous précède. C’est clair ? Il y a donc au total deux larges boucles. L’exercice a été corsé par la longueur des boucles, la difficulté de certains partiels, et une échelle erronée… 9,9Km annoncés ! En fait, plus de 16 ! Plus de 500 m de dénivelée avec des partiels dignes de l’Anapurna ! Le tout dans un rythme de course comptant pour le world ranking. Résultat : Pierre premier. Erwann coiffe Jean-Phi au dernier poste, Fabien et Willy au forceps, Yoyo sur les bases d’un marathon, et Franck abandon par K.O. Les filles n’avaient qu’une boucle. Yohan, exalté par l’appel de la forêt, a réveillé sa blessure au genou. C’est vrai qu’il y avait là de quoi casser quatre pattes à un Cadart. C’est à ce moment que les oreilles du coach ont dû commencer à siffler. Après cette épreuve, il nous restait juste assez de force pour le maudire.
   finisher ! déjà une belle victoire !
 
On a rechargé les batteries par un festin pris sur le terrain, tout en comptant nos épopées que l’on sait déjà mythiques. Les plus faibles se ressourcent en dormant quelques instants : nature, berce-les chaudement, ils ont froid ! Pour l’après-midi, une première équipe dépose ici, tandis qu’une deuxième va poser au bois de Caurel.
  après la pause, une dépose s’impose !
 
Le timing est important, car aussitôt fait, on se regroupe pour aller poser le one-man relay du Breuil. En fait, tout est réglé comme du papier à musique. Répartition des cartes, prise des S.I., itinéraires, etc… Pas de temps pour le tourisme ni la fantaisie!
 
  3 poulets
 
La pose du Breuil se passe bien, mais on appréhende déjà la distance et le relief ! Un grand merci à Jean-Claude qui nous aide en allant placer de nombreuses balises dans les zones techniques. Non seulement on gagne du temps, mais surtout on garde intact le plaisir de découvrir les zones techniques en situation de course.
 Un regard sur la montre, et on sait qu’on est déjà en stress pour aller manger ! Le cercle mixte ferme à 19h45, et il est déjà 18h30 !!!! On a juste le temps de passer un vêtement décent avant d’aller se restaurer. Ce n’est d’ailleurs pas encore le moment de se laver car ce soir il y a la course de nuit sur la carte de Guidel. Le terrain tout de dunes et d’ajoncs est un régal ! Pierre engloutit le parcours, traînant derrière lui un essaim de lucioles aux abois ; Seuls Willy et Perrine pour qui c’était « la première » ont évolué à leur rythme ; Perrine a déclaré qu’elle n’était pas à l’aise la nuit, craignant qu’on ne la taquinât !!! Allons, nous sommes professionnels avant tout !
 Dépose. Fourbus, on rentre à la base rejoindre Fabien qui a déclaré forfait à cause d’une céphalée ! Le vent, le vent, toujours le vent !
MERCREDI 10 MARS : Avant de prendre la route, on récupère Franck qui nous attend avec sa mère ; tu as bien pris ton sandwich mon chéri ? Ensuite on s’arrête à Pontivy pour se ravitailler. Tous on s’offre une petite viennoiserie, comme la dernière cigarette du condamné. Le Breuil. Trois boucles d’inégales longueurs que l’on fait dans un ordre différent. Départ en masse, bien entendu. Franck part sur des chapeaux de roue. Je tente de le suivre tout en m’émerveillant de la qualité de son orientation ! J’apprends par la suite que c’est lui qui avait posé ces postes. Je râle, je peste, car aucun de mes azimuts, mêmes les plus modestes, ne sont justes ! Je retrouve Yoyo, et on s’appuie mutuellement pour faire une boucle.

 
  appui mutuel !
Pierre bien entendu termine premier, je suis second devant Franck, puis Jean-Phi, Fabien, Willy et Yoyo. Le pauvre Yohan a participé en prenant de nombreux clichés. De même pour Jean-Claude qui pestait quand on arrivait pas dans l’axe de son objectif… On a tous apprécié cet exercice car les circuits étaient très différents : les postes étaient techniquement très variés, avec des changements de rythmes. On a juste déploré qu’au deuxième jour déjà on ne soit plus dans un état de fraîcheur optimal




  courage, d’après le programme il ne te reste plus que 7 courses !
 
On dépose dans la foulée. Comme il ya trop de vent, vraiment, Pierre qui travaille son relationnel a dégotté un coin pour manger ! Pas une simple grange, mais carrément la salle à manger d’une gentille famille bretonne. Bien sûr, le trafic de Gendarmerie garé devant chez elle y a fait pour beaucoup, mais quand même, bravo Pierre !
  

c’est là que Jean Claude a sorti son saucisson d’âne portugais! doux jésouche !
 
L’après-midi, direction Caurel. On a encore deux courses à réaliser autour du lac de « Serre-les-Dents »(Guerlédan). Normalement un sprint qualificatif, et une middle !!! Comme on sait que l’on n’a pas assez de temps, on est parti du principe où on était tous qualifiés… Départ toutes les trois minutes. Là encore le parcours est assez physique. Je rattrappe Jean-Phi qui a voulu tout donner dès le début, mais qui accuse physiquement le coup ! Willy aussi est au bord de l’overdose. Fabien maudit ses crampes, Yoyo en récup, et Franck cherche encore la 19. Il n’y a guère que moi et Pierre qui avons encore un peu de ressource. D’ailleurs j’ai 16 secondes de ressource de mieux que Pierre !!! Les filles partaient sur le circuit du sprint pour ne pas interférer avec les athlètes !!! Yohan confirme son talent de photographe animalier !
  le beau benêt !
 
Bien entendu, on dépose dans la foulée… Là encore, il faut se dépêcher de rentrer car la soupe n’attend pas. Pour éditer les résultats, Pierre a besoin de télécharger quelques drivers ! C’est l’occasion rêvée pour s’offrir une sortie au Mc Do du coin. Génial ! Et ainsi, plus tard dans la nuit, pendant que tous on dort à poings fermés, Pierre rentre des chiffres dans la bécane.
 JEUDI 11 MARS : On commence la journée par un nouveau ravitaillement au Géant du coin. Puis, répondant à la chaleureuse invitation de Mme Martel, on va prendre le café à Caudan. Petit moment de répit avant de réengager les hostilités. En effet, ce matin, euh, ce midi, on doit poser puis courir la longue distance à Lochrist. Après un peu de tourisme involontaire à Hennebont, on retrouve Patrice et Rodrigue sur les lieux. La pose se passe sans encombre, les postes étant pour la plupart assez simples. Le principe de l’exercice, départ en masse pour un très grand circuit, avec deux changements de cartes. Mais pour varier les parcours, Jean-Phi a modifier l’ordre d’attribution des cartes. Donc, certains ont eu en deuxième position la carte qui normalement devait les faire terminer. Au final, seul Pierre a pu réliser le circuit en entier ! Il en a été quitte pour deux heures de course. Le parcours alternait des partiels plus longs qu’un marathon, et des boucles tracées à flanc de falaise ! Plus tard, on a conclu que l’erreur de Jean-Phi nous a peut-être sauvé la vie. Exténués, on ne pense plus qu’à manger. On invite Patrice à partager nos repas, ce qu’il a très bien retenu !
Le programme de la journée prévoyait la dépose du matin, la pose sur la carte du Lezot, un sprint qualificatif et une middle, et enfin une course de nuit ! On a estimé que la dépose était suffisante. On est rentré à la base, et on a profité du temps avant et après le repas pour organiser une séance de débriefing avec rétroprojecteur. L’idée a été appréciée de tous, et à reproduire lors des prochains stages. On peut ainsi comprendre les techniques de chacun, leurs préférences, la pertinence de leurs choix , ou les erreurs ! Tous ça dans une atmosphère détendue. Sans demander notre reste, tout le monde va se coucher, sauf Pierre qui n’en a pas encore fini avec la gestion informatique.
 VENDREDI MARS : Comme la plupart d’entre nous étions bien entamés physiquent, et comme la vision du tracé de l’exercice de ce matin nous a donné de l’urticaire (combien de postes ? combien de kilomètres ?), on demandé à Jean-Claude de tuner la C.O. Il s’est aquitté à merveille de ce devoir, et on a pu participer à un relais mi-urbain, mi-parc, mi-forêt qui nous seyait parfaitement bien ! Patrice était là de nouveau. Comme il manquait une personne pour faire trois équipes de trois, Pierre a couru deux fois ! Sa bonne volonté n’a pas été suffisante pour éclipser l’équipe Jean-Phi, Fabien, Erwann. C’était couru d’avance 
  à fond !
  la C.O., c’est ça !
 
Heureux, et réconciliés avec la C.O., nous avons déjeuné pour la dernière fois sur le terrain. Après avoir déposé les postes et rangé le matériel, en fin d'après midi, pour nous récompenser de tous nos efforts, nous sommes allés voir l’océan. C’eût été un comble de venir en Bretagne sans admirer la côte. On a enrichi notre excursion d’une visite culturelle à l’arsenal ; mais celle-ci s’est rapidement muée en atelier réparation. Le pneu qui trahissait des marques de faiblesse à l’aller est à présent comme nous : crevé ! C’est aussi le moment de dire au-revoir à Nadine et Jean-Claude, et surtout merci !!
 SAMEDI 13 MARS : Au petit déjeuner, on fait un tour de table pour recueillir les impressions de chacun. C’est une réussite, même si l’on regrette d’avoir jeté tant de forces dans le premier exercice. Le programme était trop volumineux pour ceux qui ne sont pas habitués au haut niveau, mais les résultats d’un tel stage ne tarderont pas à se faire sentir ! Rendez-vous au France-Gendarmerie à la fin du mois !
 Le retour sur Paris s’est fait tranquillement, dans le sentiment du devoir accompli ! Les plus vulnérables dormaient du sommeil du bienheureux. Les autres tâchaient de stimuler le véhicule qui ne voulaient pas dépasser les 60 sur l’autoroute… On étaient tous lessivés ! 
 
Erwan DUBURQUOIS
 
 



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